jeudi 24 février 2011

Les DJs :

Même si le DJing existe plus ou moins depuis que le disque vinyle est né, on peut retrouver les principaux éléments du DJing moderne dans la culture des sound systems jamaïcains. Dans les années 50, les DJs jamaïcains organisaient des énormes block parties où ils jouaient des vinyles de Blues et d’autres musiques américaines. Comme leurs sound systems (ampli, speakers, platines…) étaient complètement mobiles, ils les chargeaient à l’arrière d’un camion et traçaient dans Kingston à la recherche du spot où il y avait le plus de personnes qui les attendaient.
Downbeat de Sir Coxsone, Trojan de Duke Reid ou Edward The Giant, étaient tous des sound systems reconnus et dirigés par des DJs plutôt barrés. Ils sont devenus de plus en plus compétitifs entre eux et une rivalité s’est installée. D’où l’arrivée des clashs. Lors de ces affrontements, que ce soit en même temps ou en back-to-back, les DJs poussaient le volume et les bass au maximum, et tentaient de choisir les meilleurs disques pour recevoir le plus d’applaudissements du public, faire tomber le sound system rival et remporter le battle.
Roots Music : Du R&B au Reggae
A l’origine, les DJs jouaient du Rythm & Blues, genre Curtis Mayfield, Otis Redding ou Ben E King. Ils allaient jusqu’aux US pour chopper leurs vinyles. C’était un genre de victoire d’avoir le disque qu’aucun autre n’avait et ils allaient jusqu’à enlever le titre sur le vinyle afin qu’aucun autre DJ ne puisse savoir qu’elle track était jouée, pour éviter qu’ils ne se la procurent.
La musique jamaïcaine a ensuite évolué entre les années 60 et 70, du Ska au Rocksteady, jusqu’au son qu’on connait aujourd’hui, communément appelé Reggae. Les DJs se sont donc mis à jouer de plus en plus de sons produits dans leur pays.
Ils ont principalement commencé en créant leurs propres versions de chansons populaires jamaïcaines. La plupart du temps, ils empruntaient les enregistrements originaux directement aux studios et ils les remixaient - ce qui voulait surtout dire alourdir la ligne de bass et la batterie et ajouter des échos aux voix à certains endroits. Ce fût la naissance du Dub (le Dub a deux significations : c’est un sous-genre instrumental du reggae, mais le mot représente aussi un genre de musique qui consiste à remixer des chansons existantes).
De la Jamaïque au reste du monde
Il y a donc à peu près 50 ans que des Jamaïcains ont établi deux aspects essentiels du DJing : digger les meilleurs sons que personne d’autre n’aurait et faire des edits de chansons connues afin de mieux correspondre à leur propre style. Ceci dans un seul et unique but : être le DJ le plus exclusif qui retournera la soirée mieux qui quiconque.
C’est dans ce sens que les DJs jamaïcains ont influencé la naissance du hip-hop et les autres DJs à travers le monde.


RAVANEL Benoît

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