mardi 8 mars 2011

Mon point de vue général et mon expérience :

J'ai participé et organisé quelques soirées sound systems reggae dans la vallée de Chamonix Mont-blanc. Je suis moi même un chanteur de reggae ragga dans l'Imperial music. De plus, je suis secrétaire dans l'association Imperial spécialisée dans l'événementiel pour la jeunesse chamoniarde. Et je n'ai jamais pu retrouvé l'ambiance et la liberté d'un pur sound system illégal dans un événement public et officiel que j'ai pu organiser.
Nous faisions il y a 2 ans des fêtes illégales de 300 personnes dans la forêt avec lumières, sound system et open bar. Je considère que ces fêtes nommées "Big Faya" étaient de véritables zones d'autonomies temporaires avec une folie et une liberté qui l'est impossible de retrouvé dans un concert surveillé et planifié. Malheureusement, rien ne dure et nous avons été stoppé par la police puis par la mairie de Chamonix elle même. Aujourd'hui ils nous est impossible de réorganiser de telles soirées, mais elles ont laissé une trace indélébile dans nos mémoires et celles de ceux qui y ont participé. Le sentiment qu'il n'y a plus de règles, que seule la fête compte et que le lendemain tout disparait pour laisser place à la nature et au calme à nouveau.
C'est pour cela aussi que j'ai choisi le sujet des sound systems pour créer ce blog. Pour analyser l'origine et la destination de ceux-ci et les comparer à mon expérience personnelle. En lisant le livre d'Hakim Bey je peux dire que mon expérience se rapprochait énormément des TAZs et de ma façon de définir le mot liberté à l'heure actuelle. Une liberté qui n'est que tristement temporaire.




RAVANEL Benoît

mercredi 2 mars 2011

Le collectif des sound systems

Le Collectif des Sound Sytems français s’appelait au départ INTERSOUNDZ et a été créé en 2000 par une poignée de sound-systems français et européens qui avaient le désir d’échanger et de partager leurs expériences des free parties par le biais de week-end d’échanges et de concertation et d’un site Internet type forum sur lequel de nombreux débats et réflexions ont été abordés.
Le site était accessible sur intersoundz.3boom.net via un login et mot de passe communiqué uniquement aux membres.
Puis, ce collectif a été rebaptisé « Collectif des Sound-Systems français », en 2001 lors d’un grand rassemblement à Paris de sound-systems conscients de l’importance de se fédérer et de se structurer au lendemain du passage de la loi LSQ pour se faire entendre et défendre leur culture.
Le « Collectif des Sound-Systems français », a créé un groupe de courriel en juin 2001 mis en place par les TTC qui essayèrent de federer les groupes de son du Nord (Freetekno) et ceux du sud (Kanyar)(un mois après la proposition d’amendement de Thierry Mariani) pour favoriser l’échange et le dialogue inter sound-systems. Il s’appelait au départ L663 (en référence au premier texte de loi visant la culture free) puis rebaptisé CollSoundz en 2002 pour être plus en phase avec son but et ses objectifs.



Ce collectif, existant depuis 6 ans, comprend environ 200 sound-systems de toute la France d’environ 15 membres chacun, soit 3500 personnes actives qui drainent un public d’au moins 350 000 personnes sur toute la France et compte près d’un million de sympathisants.
Il s’agit, à ce jour, du plus gros rassemblement officiel de sound-systems en Europe (voire dans le monde) et qui représente au moins 75% des acteurs majeurs du mouvement techno libre et underground et des teufeurs français.
C’est pourquoi le « Collectif des Sound-Systems français » est aujourd’hui la structure la plus importante, organisée et représentative du mouvement techno alternatif français. Sa légitimité n’est plus à prouver.


Source Wikipédia






mardi 1 mars 2011

Des exemples de free parties :


RAVANEL Benoît
                                             


                                     Exemple de blog
                           Exemple de myspace
                            Et le site illegal party

Les nouveaux sound systems illégales (TAZ) : Les free parties :

Ce texte s’élabore autour de deux travaux universitaires, mémoires de maîtrise et de DEA, et de recherches en cours :
"Se rendre dans une free-party, c’est participer à une expérience festive, mais aussi prendre note d’une ambiance spécifique : celle du refus. Une première analyse pourrait écarter cette sensation pour ne voir que l’intérêt évident de ces rassemblements : celui de « faire la fête » entre jeunes. En effet, on y écoute de la musique, on y danse, on s’y amuse entre amis, on y fait des rencontres, on s’y adonne à l’ivresse et à l’exaltation, voire, tout simplement, on y fait des « conneries » en bravant certains interdits. Une « fête de jeunes » pas si éloignée de ce qu’ont toujours recherché les jeunes ?
Pourtant, d’autres caractéristiques requièrent notre attention. La fête est illé- gale et la police est susceptible de faire partie des animations surprises de la soirée. Le lieu de la fête proprement dit est peu aménagé. Pour s’asseoir, il y a le sol, là où l’on se trouve. Quand il pleut, si une bâche a été suspendue devant le mur d’enceinte, c’est un luxe inhabituel. Il est difficile de trouver à boire ou à manger. La musique est incroyablement forte, faite de basses, de rythmes incessants et répétitifs au premier abord, de bruits de machines et de sons métalliques. Des chiens déambulent au milieu d’un entrelacs de véhicules de tout standing, dont une importante minorité est constituée de fourgons permettant de voyager à plu- sieurs et dans lesquels on peut dormir, voire habiter tout simplement. L’ivresse est obtenue, en plus de l’alcool traditionnel, au moyen de produits illicites.


D’autre part, les « teufeurs », tels qu’ils se nomment eux-mêmes, font montre au détour des discussions de critiques acerbes, catégoriques, du monde dans lequel ils sont obligés de vivre. Ils dénoncent les travers de la « Société », les contraintes que le « Système » exerce sur tout un chacun, l’absence de liberté fla- grante qui les frappe, etc. Les forces de l’ordre sont méprisées, les représentantspolitiques raillés et accusés de manipuler et d’instrumentaliser les individus. Les interprétations et critiques varient sensiblement d’un participant à l’autre, mais sont toujours présentes. De plus, ces discours ne sont que très rarement unifiés en un ensemble construit et prospectif de ce qui devrait être.
Enfin, et surtout, cette fête de jeunes comme les autres, avec tout ce qu’elle véhicule, prend, pour nombre de participants, la forme d’un mode de vie. L’expérience vécue lors des teufs dépasse ce contexte ponctuel et envahit la vie quoti- dienne. Celle-ci est alors organisée autour de cette activité spécifique et de ces centres d’intérêts : la musique, les produits psychotropes, la collecte d’information concernant la tenue des fêtes, le partage de temps en commun hors du contexte festif, le maintien des réseaux relationnels nécessaires à l’appartenance au milieu.
On le voit, la free-party forme pour certains participants un fait social total et pour d’autres un pôle d’attraction qui offre un positionnement particulier dans la société. Or une composante transversale essentielle de cet univers est la condamnation de la « Société ». Se pose ici la question du sens et du rôle d’une opposition radicale à la société dans l’identité d’un groupe culturel jeune centré sur une pratique festive."
Séverin DUPOUY


Le lien : Rôle de la symbolique contestataire dans l'agrégation d'une culture jeune. Le cas des free-parties.



On le voit bien, les TAZs d'aujourd'hui sont les free parties par leurs aspects imprévisible, illégale, festif, revendicatoire, et surtout libre.

Un bon exemple de sound system moderne à l'ancienne :

Un camion à l’énergie solaire pour des concerts itinérants :
« Son nom : l’Eco-Truck. Son originalité : la possibilité d’organiser des concerts partout sans avoir besoin de se brancher sur le réseau électrique grâce à un équipement complet de panneaux photovoltaïques. Le premier « sound system » à l’énergie solaire »
Dans l’Ariège (région Midi-Pyrénées), trois amis ont eu une idée lumineuse : créer un camion bardé de panneaux solaires capable de générer assez de courant pour alimenter tout un concert. Histoire de pouvoir se produire n’importe où de manière écologique. Et sans frais d’électricité !
Son nom : l’Eco-Truck. Son originalité : la possibilité d’organiser des concerts partout sans avoir besoin de se brancher sur le réseau électrique grâce à un équipement complet de panneaux photovoltaïques. Le premier « sound system » à l’énergie solaire, en somme. Son concepteur : Irénée Légeret, un musicien verniollais. Cet Ariègeois avait déjà fait preuve de beaucoup d’imagination deux ans auparavant en créant un triporteur (tricycle muni d’une caisse pour le transport de marchandises) plutôt insolite : équipé d’un panneau solaire, il pouvait alimenter un ampli de guitare.
Avec son invention, il avait animé les pistes de ski des stations alpines durant l’hiver dernier. Puis il a vu plus grand. Pour cela, il a fait appel à un ami : Nicolaï Gaillard, patron de la société Energy Prod, spécialisée dans la fabrication de panneaux photovoltaïques. Quelques temps après, le projet est sur papier : étude de faisabilité, besoins en énergie nécessaires, matériels requis,… tout est pensé. Un brevet est même déposé pour protéger l’idée.
De l’électricité pour 10 heures de son !
Aujourd’hui, le camion est prêt pour partir en tournée. Capable de stocker l’énergie solaire, il dispose d’une surface totale de panneaux de 40 m2. Ces derniers, au nombre de 36, sont en mesure de produire pas moins de 15 kW durant 10 heures, soit une puissance globale de 150 000 kW/h. Le courant restitué est de 230 volts. Un panneau situé sur le toit du véhicule permet de recharger les batteries sur la route. Et à l’intérieur, six packs de 12 éléments de batterie sont installés, couplés à une série de transformateurs, pour une puissance de sortie de 18 kW.
Avec Grégory Busuttil, qui assure la promotion (Cotton Prod), les trois Ariègeois vont maintenant démarrer « Planète Eco Tour ». Avec une première date qui risque fort d’être remarquée : la fête de la Musique à Paris, le 21 juin prochain. Ils seraient également en pourparlers avec la radio NRJ pour effectuer une tournée d’été. Les premières marches de la gloire…
Je considère que ce camion est un exemple parfait de sound system comme on n'en fait plus. Le côté nomade et festif lui donne son caractère de TAZ et le côté écologique est plus que d'actualité.  


RAVANEL Benoît

Les sound systems aujourd'hui :


Le terme de sound system a subit des modifications au cours de son histoire après son exportation de Jamaïque. Du coté du reggae (car c'est la base des vrais sound systems), peut de sound systems ont conservés la formation initiale et l'on retrouve généralement un selecta accompagné d'un mc et, selon les sounds, d'un ou plusieurs chanteurs. Mais le terme sound system n'a plus le même sens : il s'agit aujourd'hui de groupes de reggae qui se font appelé "sound system". Nottament pour montrer le faite qu'ils chantent et diffusent de la musique comme des DJs et non avec des instruments (acoustique). Des exemples de sound systems : Massilia sound system, imperial sound system (mon propre sound system), Jam Jah sound system, Jah Shaka sound system, Ice Palm Sound.

Voici une vidéo du CHX sound system (originaire de Chamonix Mont-Blanc tout comme moi).

RAVANEL Benoît



vendredi 25 février 2011

Qui sont les adeptes des TAZs et des sound systems :




Au départ les adeptes des sound systems jamaïcains des années 50 étaient la population des rues de Kingston. Il s'agissait de personnes sédentaires tout à fait banales et classiques : le peuple jamaïcain.
Aujourd'hui, on peut constater que les adeptes des TAZs et de des free parties (genre de sound system que j'aborderai dans un autre article) sont un type de personne assez bien défini :
1- La bande : On peut considérer que les individus forment une bande. A l'opposé de la famille "classic", la bande est ouverte par affinités aux initiés. Il s'agit d'un groupe autonome qui n'appartient pas une hiérarchie plus grande. Elle fait partie d'une structure horizontale (la notion d'égalité). Une sorte de famille élargie liée par des affinités spirituelles.
2- Les adeptes possèdent aussi une importante culture de la fête. Pour eux, il s'agit de mettre en commun leurs efforts pour parvenir à leurs désirs mutuels : le fait de faire un type de fête, ou d'événement particulier (banquet, sound system, orgie,...). On peut les percevoir comme une "union d'égoïstes" comme l'a dit Stirner mais on constate surtout qu'il y a ici une entraide mutuelle. Ces individus sont donc unis.
3- Les adeptes sont nomades. Car le nomadisme est le signe de la liberté et il correspond particulièrement bien à la pratique des TAZs. 



RAVANEL Benoît

jeudi 24 février 2011

Internet : Une base aujourd'hui essentielle pour la TAZ et les sound systems





La TAZ existait sans internet et existera sans internet. Mais internet est aujourd'hui très utilisé par les adeptes des TAZs parce que le piratage informatique existe. c'est un nouveau média de masse plus que bénéfique pour les sound systems et autres TAZs. Hakim Bey définit ce coté sombre d'internet (le piratage) par le terme web ou contre-net.

"Le web offre non seulement un support logistique à la TAZ, mais il lui permet également d'exister : sommairement parlant, on peut dire que la TAZ "existe" aussi bien dans le "monde réel" que dans "l'espace d'information". Le web, dès son commencement peut informé la TAZ par des données "subtilisées" qui représentent d'importante quantité de temps et d'espace compactés. C'est un système capable de véhiculer de l'information d'une TAZ à l'autre, de la défendre en la rendant invisible."
Page 28-29  






RAVANEL Benoît



Définition de la TAZ :




Il faut savoir que l'histoire n'a jamais définie les TAZs. Ainsi l'Etat ne peut pas la reconnaître et ce point qui fait toute sa force.
Aujourd'hui les utopies pirates semblent totalement irréalisables. Les zones d'autonomies ont aujourd'hui un aspect totalement festif et parfois revendicatoire. Mais leurs aspect illégal, souterrain, caché et libre se rapproche énormément des utopies pirates du XVIII ème siècle.
Pour moi, il s'agit réellement d'une des dernières liberté absolue bien que temporaire qui existe aujourd'hui. Face un Etat omniprésent, la TAZ reste incontrôlable, imprévisible et c'est cet aspect qui selon moi lui donne son caractère de liberté absolue. Le sound system s'inscrit totalement dans cette dynamique.
Pour moi, une révolution ne va pas instaurer cet aspect de zone libre, elle va juste remplacer un ancien Etat par un nouveau et alors le problème restera inchangé.
La dernière parcelle de Terre n'appartenant à aucun Etat-nation fut absorbée en 1899. C'est à dire que théoriquement il n'existe plus un centimètre carré d'espace libre sur terre. La TAZ pour pouvoir exister va donc envahir un espace de manière illégale. Elle va le faire de manière tout à fait imprévisible et souterraine. Aujourd'hui, la TAZ prend fin lorsque l'Etat intervient, c'est à dire souvent à l'arrivée de la police!

"La TAZ est comme une insurrection sans engagement direct contre l'Etat, une opération de guérilla qui libère une zone, puis se dissout, avant que l'Etat ne l'écrase, pour se reformer ailleurs dans le temps ou l'espace."
Page 14

Hakim Bey ne définit pas explicitement la TAZ dans son ouvrage.Mais selon moi, la TAZ peut donc être définie comme un rassemblement de personnes ayant connaissance de l'événement dans le but de libérer une zone temporairement en  faisant la fête. Mais il peut aussi s'agir d'un campement nomade ou tout autre chose. Et je pense que le sound system répond tout à fait à cette définition et c'est donc pour cela que j'aborde assez longuement le concept de TAZ. 
Pour fonctionner, elle doit donc posséder un très bon système d'information entres ses membres. Mais ces informations doivent rester cachées et réservées aux adeptes.

RAVANEL Benoît

Petit historique sur la TAZ issu du livre "TAZ" d'Hakim Bey





Utopies pirates :
"Au XVIII ème siècle, les pirates et les corsaires créèrent un "réseau d'information" à l'échelle planétaire : bien que primitif et conçu essentiellement pour le commerce, ce réseau fonctionna toutefois admirablement. Il était constellé d'îles et de caches lointaines ou les bateaux pouvaient s'approvisionner en eau et en nourriture et échanger leur butin contre des produits de luxe ou de première nécessité. Certaines de ces îles abritaient des "communautés intentionnelles", des micro-sociétés vivant délibérément hors-la-loi et bien déterminées à le rester, ne fût-ce que pour une vie brève, mais joyeuse" Page 7

Cette époque constitue donc la base de la TAZ et de son utopie de liberté. Les îles pas encore situées sur la map-monde constituaient un espace d'autonomie idéal pour les Boucaniers.
A la découverte de l'Amérique, certains colons tout juste arrivés adoptèrent le mode de vie des tribus indienne locales en quittant leur ancienne vie occidentale. L'action libératoire de leur vie. Avec les colons certaines tribus, notamment celles des caraïbes ont totalement fusionné pour devenir de petites sociétés autonomes, libres et égalitaires : les utopies pirates. Avec notamment des tributs comme les Moors et les Ramapaughs.

"Fuyant les terribles "avantages" de l'impérialisme comme l'esclavage, la servitude, le racisme et l'intolérance, les tortures du travail forcé et la mort vivante dans les plantations, les Boucaniers adoptèrent le mode de vie indien, se marièrent avec les Caribéens, acceptèrent les Noirs et les Espagnols comme égaux, rejetèrent toute nationalité, élirent leurs capitaines démocratiquement, et retournèrent à l'"état Nature""
Page 45

Cependant, les utopies pirates étaient éphémères étant donné leur totale inégalité aux yeux des empires occidentaux du XVIII ème siècle.

"Mais la plupart des utopies pirates étaient faites pour être temporaires ; en fait, les vraies "républiques" corsaires étaient leurs vaisseaux voguant."
Page 47





RAVANEL Benoît

Hakim Bey :

Qui est Hakim Bey ?
 Hakim Bey est un pseudonyme venant de l'Ottoman "Juge". Il s'agit en fait sans doute d'une identité virtuelle partagée par son créateur, Peter Lamborn Wilson et d'autres théoriciens de la même mouvance anarchisante ontologique.  Il existe très peu de photos de cet américain né en 1945, qui aurait vécu en Inde, en Afghanistan et en Iran dans les années 60-70, avant de revenir vivre discrètement aux Etats-Unis dans une petite maison près de New-York. Plus que tout autre, Hakim Lamborn Bey, quel que soit son vrai nom, est un adepte du "pour être subversif et heureux vivons caché"...même s'il a évidemment "logé" depuis longtemps par le FBI, la CIA et tout ce que l'appareil fédéral américain compte de services policiers. Il est en tous cas devenu, bien avant Assange et Internet, l'un des héros de la contre-culture à tendance anarchisante et surtout des "Hackers" en remettant au goût du jour le mythe des utopies pirates des XVIIème et XVIIIème siècles avec ce fameux brûlot nommé "TAZ".  Des clowns pacifistes des manifs alter à Derrida en passant par Marilyn Manson, tout le monde l'a lu comme l'explique cet excellent numéro de "Tracks" sur Arte:





"Nous qui vivons dans le présent, sommes-nous condamnés à ne jamais vivre l'autonomie, à ne jamais être, pour un moment, sur une parcelle de terre qui ait pour seule loi la liberté?" 
"Parce que la TAZ est une intensification, un surplus, un excès, un potlatch, la vie passée à vivre plutôt qu'à simplement survivre."
Hakim Bey


RAVANEL Benoît

Le sound system : une TAZ




Comme je l'ai expliqué précédemment les sound systems jamaïquains sont à la base de tout les sound systems aujourd'hui présents à la surface du globe!
Il est aussi important de préciser que les sound systems s'inscrivaient et s'inscrivent encore aujourd'hui dans un mouvement de liberté face un Etat omniprésent aussi bien dans l'espace physique que mental. Il s'agit de libérer un zone pendant un instant. Libérer un espace à des fins artistiques et surtout festives. Un espace de liberté : Une zone d'autonomie temporaire (une TAZ).
Le sound system est donc revendicatoire dans sa façon d'exister. Par son caractère éphémère, imprévisible et festif. Le sound system s'inscrit dans le phénomène des TAZs. Il convient donc d'aborder ce phénomène pour comprendre quel est l'histoire et l'évolution actuelle des sound systems.  
Le concept de TAZ à été abordé par l'écrivain Hakim Bey dans son livre "TAZ : Zone d'autonomie temporaire" paru en 1991. J'ai eu l'occasion de le lire pour la création de ce blog.

RAVANEL Benoît





« Le phénomène musical des sounds était très répandu, mais seulement dans un certain milieu. C’était un truc des bas quartiers. Mais ce qui a été déterminant, au-delà du simple fait d’écouter de la musique, c’est qu’on pouvait physiquement en sentir les vibrations, du fait de la puissance des équipements. Quand on dansait, on avait l’impression d’en faire partie. C’était à nous, et presque tous, nous voulions pouvoir y contribuer ». Derrick Harriott.

Les DJs :

Même si le DJing existe plus ou moins depuis que le disque vinyle est né, on peut retrouver les principaux éléments du DJing moderne dans la culture des sound systems jamaïcains. Dans les années 50, les DJs jamaïcains organisaient des énormes block parties où ils jouaient des vinyles de Blues et d’autres musiques américaines. Comme leurs sound systems (ampli, speakers, platines…) étaient complètement mobiles, ils les chargeaient à l’arrière d’un camion et traçaient dans Kingston à la recherche du spot où il y avait le plus de personnes qui les attendaient.
Downbeat de Sir Coxsone, Trojan de Duke Reid ou Edward The Giant, étaient tous des sound systems reconnus et dirigés par des DJs plutôt barrés. Ils sont devenus de plus en plus compétitifs entre eux et une rivalité s’est installée. D’où l’arrivée des clashs. Lors de ces affrontements, que ce soit en même temps ou en back-to-back, les DJs poussaient le volume et les bass au maximum, et tentaient de choisir les meilleurs disques pour recevoir le plus d’applaudissements du public, faire tomber le sound system rival et remporter le battle.
Roots Music : Du R&B au Reggae
A l’origine, les DJs jouaient du Rythm & Blues, genre Curtis Mayfield, Otis Redding ou Ben E King. Ils allaient jusqu’aux US pour chopper leurs vinyles. C’était un genre de victoire d’avoir le disque qu’aucun autre n’avait et ils allaient jusqu’à enlever le titre sur le vinyle afin qu’aucun autre DJ ne puisse savoir qu’elle track était jouée, pour éviter qu’ils ne se la procurent.
La musique jamaïcaine a ensuite évolué entre les années 60 et 70, du Ska au Rocksteady, jusqu’au son qu’on connait aujourd’hui, communément appelé Reggae. Les DJs se sont donc mis à jouer de plus en plus de sons produits dans leur pays.
Ils ont principalement commencé en créant leurs propres versions de chansons populaires jamaïcaines. La plupart du temps, ils empruntaient les enregistrements originaux directement aux studios et ils les remixaient - ce qui voulait surtout dire alourdir la ligne de bass et la batterie et ajouter des échos aux voix à certains endroits. Ce fût la naissance du Dub (le Dub a deux significations : c’est un sous-genre instrumental du reggae, mais le mot représente aussi un genre de musique qui consiste à remixer des chansons existantes).
De la Jamaïque au reste du monde
Il y a donc à peu près 50 ans que des Jamaïcains ont établi deux aspects essentiels du DJing : digger les meilleurs sons que personne d’autre n’aurait et faire des edits de chansons connues afin de mieux correspondre à leur propre style. Ceci dans un seul et unique but : être le DJ le plus exclusif qui retournera la soirée mieux qui quiconque.
C’est dans ce sens que les DJs jamaïcains ont influencé la naissance du hip-hop et les autres DJs à travers le monde.


RAVANEL Benoît

dimanche 20 février 2011

Sir Coxsone (Clement Seymour « Coxsone » Dodd), (Kingston, Jamaïque, 26 janvier 1932 – 5 mai 2004) était un producteur de musique Jamaïcain et précurseur des sound systems


Un autre exemple de pure sound system made in Jamaïca :

Et voila à quoi ressemble un sound system classique en Jamaïque :



Définition du sound system :

La définition simple d'un sound system est la suivante : des enceintes acoustiques composées de plusieurs haut-parleurs qui font office de discothèque ambulante lors de soirées de rues. Cependant on ne peut pas limiter le mouvement à cette définition sommaire. En Jamaïque, ils ont une fonction socioculturelle. Premièrement, ils constituent une tradition authentique de consommation musicale, spécifiquement jamaïquaine. Les premiers sounds sont nés à la fin des années quarante et permettaient à ceux qui ne pouvaient pas s'acheter de radios ou de tourne-disques d'écouter les nouveautés musicales. Deuxièmement, ils ont un aspect musical au sens professionnel du terme. À la fin des années soixante, au moment de la naissance du reggae, les sounds se sont professionnalisés et ont commencé à créer des emplois. Les mêmes acteurs du mouvement ont ensuite investi les studios. Les sound systems sont donc à l'origine de la création de l'industrie musicale jamaïquaine. Enfin, les sounds sont en Jamaïque un espace de cohésion sociale. Dans une société violente, ils constituent un refuge pour la population des quartiers défavorisés.

En Jamaïque, des actes de violence sont-ils commis dans les soirées dancehall ?
Il y a eu des cas de violence comme partout mais c'est assez marginal. En Jamaïque les sounds system ne sont pas un lieu de règlements de comptes. Ils constituent au contraire le seul moment où les gens peuvent circuler de manière pacifique sans craindre pour leur vie dans les quartiers garnisons (N.D.L.R. : quartiers tenus par des gangs officieusement affiliés aux principaux partis politiques de l'île). Les sound systems sont et doivent rester des lieux de divertissement où on se libère de la pression sociale.


RAVANEL Benoît

Les premiers sound systems Jamaicans : La naissance des sound systems!




                      

Un peu d'histoire

On voit apparaitre les premiers sound systems en 1940: une sono embarqué dans un camion, faisant le tour de l'ile: la Jamaïque. Un sound system est constitué d'un selecter: programmateur qui choisie les musiques pour faire bouger. Et le toaster (terme qui disparaitra dans les milieux électro/techno pour devenir DJ) qui commente et anime la session du selecter au micro. Les premiers sound system sont très simple: une platine (tourne disque), un ampli et deux enceintes. Tom Wong aka Tom the Great Sebastian, jamaicain d'origine chinoise sera le premier a faire bouger les rues de Kingston au début des années 1950. Un autre sound system très connue est celui de Clement Seymor Dodd aka "Sir Coxsone Downbeat", qu'il monte en plein ghetto de Kingston. Il engage "Count Matchuki" (précurseur du rap et du beatboxing) comme toaster. Le milieu des sound system est très rude, et la concurrence féroce envoie souvent des hommes de mains saccager les sound "adverse": on arrache les étiquettes des disques, détruit le matériel, etc (c'est pour cela par exemple que Coxsone va engagé Prince Buster, boxeur amateur, qui sauvera d'ailleurs Lee Scratch Perry). Vers la fin des années 1950, le courant recule au USA et les selecter ont beaucoup de mal a s'approvisionner en disques. Ils se tournent vers l'industrie du disque local Jamaïcaine. C'est a ce moment la que Coxsone crée son propre label: Studio One.

Encourageant la foule ou commentant le quotidien dans les sounds, les toasters utilisent un phrasé original parfois proche de la psalmodie, entre parler et chant mélodique. Parmi les premiers à lancer le genre : Count Matchuki, Sir Lord Comic, King Stitt, suivis du fameux U Roy. Cette pratique, le "talk over" est à l'origine du rap.

Les sound systems sont plus que présent de nos jours, et on y écoute tout les styles: Dancehall, Roots, Nu roots, UK style, Dub, Rub a Dub, etc. Quelques sound systems connue internationalement: Aba ShantI, King Earthquake, King Shiloh, Jah Tubbys, Jah Shaka,... Quelques sound systems connue au niveau national: Heartical sound system, Irie Ites sound system, Zion Gate Hi Fi, High Bass sound,....


RAVANEL Benoît